Vous avez regardé l’Euro ?
Que vous aimiez le foot ou non, vous avez forcément remarqué un détail (qui n’est en réalité pas du tout un détail) :
On se fait ch*** à mourir.
Ou pour parler plus poliment : ce n’est pas l’événement sportif le plus réjouissant de ces dernières années.
Et c’est tout sauf une surprise.
Pour vous faire comprendre, je vais prendre l’exemple d’un footballeur qui illustre bien ce que je veux dire :
Phil Foden.
Sur les 12 derniers mois, il a joué plus de 70 matchs avec son club et son pays, soit presque 6 par mois. Non stop.
L’Angleterre étant en finale de l’Euro, son départ en vacances n’aura pas lieu avant le 15 juillet…
Soit à peine 2 semaines avant la reprise de l’entraînement avec son club de Manchester City.
À partir d’août, il repartira pour une saison pleine avec Manchester City qui devrait se conclure par la nouvelle invention géniale (non) de la FIFA :
Une Coupe du Monde des Clubs d’un mois, du 15 juin au 13 juillet 2025.
“On va pas les plaindre, ils sont grassement payés pour ça.”
Je suis d’accord. Phil Foden touche 13M€ par an pour vivre le rêve de presque tous les enfants.
Sauf que si le football est une industrie qui brasse des milliards ?
C’est parce que le spectacle produit sur le terrain intéresse des millions de gens autour du Monde.
Or, la qualité de ce spectacle est directement impacté par la forme (ou la méforme) physique de ses acteurs.
Pendant cet Euro, un nombre incroyable de joueurs sont apparus éreintés.
Tous ceux qui évoluent dans de grands clubs européens ont joué autour de 70 matchs cette saison.
70 rencontres de 90 minutes avec des chocs, des contacts, des courses, des sauts.
Pour certains, alors qu’ils n’ont pas encore 18 ans :
Lamine Yamal a joué 64 matchs en 2023-24. Il a 16 ans.
Le problème, c’est que les instances du foot n’ont pas l’air de s’en soucier.
Si le football est un produit, alors leur mission est d’en vendre le plus possible, le plus cher possible.
Un Euro avec toujours plus d’équipes, une Ligue des Champions avec toujours plus de matchs, une nouvelle Coupe du Monde des Clubs…
Financièrement, le job est plus que rempli.
Sauf que si les principaux acteurs ne sont plus en mesure de délivrer un spectacle à la hauteur de ce que le public attend : c’est tout le système qui s’effondre.
Alors comment on inverse la tendance ?
En commençant par écouter les joueurs déjà, qui répètent sans cesse que les saisons sont trop longues :
Le haut niveau est comme une machine à laver. Tu joues tout le temps et tu ne t’arrêtes jamais. J’ai l’impression d’étouffer, comme si le joueur avait dévoré l’homme.
Raphaël Varane.
Puis en se demandant, collectivement, ce que l’on veut.
Est-ce que l’on veut du foot “bas de gamme” tous les 2 jours, avec des joueurs éreintés et des équipes décimés par les blessures ?
Ou bien est-ce que l’on accepte de ralentir. De supprimer certaines compétitions, d’en réduire d’autres et de voir moins de matchs, mais de meilleure qualité.
La quête du “toujours plus” fonctionne… Jusqu’à ce qu’elle ne fonctionne plus.
Cela relève du bon sens… Et dans le délire absolu qu’est devenu le football, c’est loin d’être la qualité la plus répandue.