Est-ce que ta génétique t'empêche de courir vite ?
Oui... Et non. Enfin c'est compliqué. Je t'explique :
Hello 👋 La forme ?
Bienvenue dans cette édition #28 de la Lettre des Athlépreneurs !
Une fierté personnelle pour commencer : je rejoins la team Kiprun en tant qu'ambassadeur de la marque 🥳
J'ai commencé à créer du contenu autour de la course à pied parce que je suis convaincu que c'est à la fois le sport le plus accessible et le plus transformateur possible.
Je pouvais pas rêver d'un meilleur partenaire que Kiprun pour porter ce message.
Aujourd'hui je vais tenter de répondre à une question que tu t'es peut-être déjà posé :
As-tu besoin d'être doué génétiquement pour devenir un bon coureur ?
🧬 Les athlètes professionnels ont sans doute un truc à part.
Même si j'adorerais te dire qu'on est tous égaux face au sport et que seul le travail détermine le résultat...
Il y a quand même un paquet d'éléments qui prouvent le contraire.
Si tu pouvais retracer la carrière des athlètes olympiques, tu verrais que 99% d'entre eux :
Gagnaient déjà les compétitions scolaires avec une belle avance.
Ont dominé leurs catégories d'âge dès leurs débuts en athlétisme.
Faisaient partie des meilleurs de leur pays dès l'adolescence.
Bref, un palmarès dont ni toi ni moi ne pouvons nous vanter.
Il y a un autre élément qui m'a toujours fasciné : les familles de champion.
Les frères Shlek en cyclisme, les frères Fourcade en biathlon, les 3 frères Ingebrigsten en athlétisme.
Avoir un enfant qui devient athlète professionnel, c'est déjà dingue.
Mais deux voire trois ?! Soit y'a un truc louche dans le biberon, soit il y a une part de génétique dans l'histoire.
Et c'est pas tout. Tu t'en doutes : si on parle de génétique, ça excite des tas de gars en blouse blanche.
On trouve une quantité phénoménale d'études s'intéressant à l'impact de ton patrimoine génétique sur tes performances sportives... Et les résultats sont étonnants :
La longueur de tes jambes aurait un impact important sur ton économie de course.
Pour faire simple, l'économie de course : c'est à quel point ton moteur est efficace. Pour être un bon coureur d'endurance, mieux vaut un petit moteur qui consomme peu d'essence qu'une grosse cylindrée qui brûle 20L/100km.
Et visiblement, les coureurs avec des mollets plutôt fins et longs seraient plus économes que ceux avec des plus gros mollets.
On sait aussi que la VO2 Max, la consommation maximale d'oxygène de ton organisme, est largement déterminée par ta génétique.
Pareil, tes fibres musculaires se divisent (en gros) en 2 catégories :
Les fibres musculaires rapides, utilisées pour les efforts courts et intenses.Les fibres musculaires lentes, utilisées pour les efforts longs et modérés comme la course.
Il semblerait que tout le monde ne naisse pas avec la même répartition entre ces 2 types de fibres et donc que certains aient des muscles naturellement plus tournés vers l'endurance que d'autres.
C'est bon t'es bien déprimé là ?
🤷 Est-ce que c'est si catégorique que ça ?
Oui, probablement que les pros ont un don que tu n'as pas.
Mais quel est l'impact exact de ce don ? Ça, personne n'est capable de le dire.
D'après cette étude :
Un profil génétique favorable, combiné à un environnement d'entraînement optimal, est important pour la performance sportive de haut niveau; cependant, peu de gènes sont systématiquement associés à la performance sportive de haut niveau, et aucun n'est suffisamment lié pour justifier leur utilisation dans la prédiction du succès sportif.
Autrement dit : il y a un lien. Mais on ne sait pas exactement quelle est son importance.
Alors peut-être que l'explication est ailleurs :
Est-ce que les pros deviennent pros parce qu'ils sont supérieurs génétiquement ?
Ou bien est-ce que ce talent génétique leur permet de se faire remarquer jeune pour entrer en Sport-Études et commencer à s'entraîner comme des tarés avant tout le monde ?
Autrement dit : est-ce qu'en prenant un enfant a priori pas talentueux et en lui imposant la charge de travail d'un athlète professionnel, on obtiendrait des résultats similaires ?
On sait grâce à cette étude que le nombre de kilomètres parcourus à vie est le principal prédicteur de performance en course à pied.
Et la meilleure manière de courir beaucoup, c’est de commencer le plus tôt possible… Donc d’avoir la chance d’entrer dans des parcours qui te permettent d’avoir des horaires aménagées pour faire plus de sport dès le lycée.
Et je parle même pas de l'impact mental de tout ça.
Si l'on te répète sans cesse que tu es fait pour l'athlétisme, tu seras beaucoup plus enclin à t'entraîner dur et à persévérer que quelqu'un qui pense n'avoir aucun don pour ce sport.
Bref comme d'habitude : la réponse n'est pas noire ou blanche, c'est une nuance de gris au milieu.
Je sais : c'est compliqué. Mais tu sais ce qui n'est pas compliqué ?
Babar.
C'est un éléphant, il porte un costume et c’est le roi.
Voilà c'est simple.
Si tu veux des choses simples, regarde Babar.
Désolé, je m'égare.
🤔 Pourquoi tu devrais te moquer totalement de la génétique :
La génétique joue sur 2 facteurs : quel est ton plafond de performance et à quelle vitesse tu vas progresser jusqu'à atteindre ce plafond.
Est-ce que c'est vraiment quelque chose qui devrait intéresser les coureurs amateurs ? Je pense pas.
En tant qu'amateur, tu n'auras jamais le temps de t'entraîner suffisamment pour atteindre ton véritable plafond physiologique.
T'as une vie.
Un travail.
Des enfants.
Un chien, un lapin, une poule.
Peut-être 2 poules.
Bref : ta vie ne tourne pas autour de l'entraînement. Ta vraie limite ? Elle est logistique. Pas physiologique.
Ta vitesse de progression, on s'en fiche un peu.
Oui, on est tous pressés de progresser rapidement, mais au fond : rien ne presse !
Tu n'as pas besoin de faire des gros chronos pour payer ton loyer, tu n'as pas des Jeux Olympiques pour lesquels te qualifier, tu n'es pas attendu par des sponsors...
Au fond, que tu mettes 3 ans ou 5 ans à courir un marathon en 3h30, ça changera quoi ? T'es en compétition contre personne d'autre que toi-même.
Pour finir, je te laisse sur cette infographie bien sympa qui résume la théorie du Growth vs Fixed Minset de Carol Dweck (expliquée ici ) :
Amateur ou professionnel, les coureurs qui atteignent leurs objectifs tendent plus vers un mindset de croissance.
Tu iras toujours plus loin en te disant
Je ne pense pas avoir le talent d'un athlète olympique, mais j'ai quand même envie de voir jusqu'où mon corps est capable d'aller.
Ne nous cherchons pas d'excuses dans la génétique. À notre niveau, le facteur limitant n'est jamais celui-ci.
Une édition un peu plus "scientifique" que d'habitude ! Si ce genre de sujets t'intéressent, fais-le moi savoir en répondant à ce mail ou en cliquant sur le petit coeur en bas de la newsletter ❤️
Et pour finir sur une touche un peu plus légère, je te recommande la lecture du Trail Ciné Club.
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Vive la course et à la semaine prochaine !