Ma pire mission client
Je te raconte comment un client a failli me faire arrêter le copywriting
⏱ Temps de lecture : 6mn
Je n’ai pas aimé écrire l’email que tu t’apprêtes à lire.
Aujourd’hui, je voudrais te parler de ma pire expérience avec un client en presque 2 ans de freelancing.
Pour te donner une idée, j’étais arrivé à un stade où voir la photo de profil Messenger de mon client m’angoissait au sens propre du terme, parce que je savais que c’était l’heure des emmerdes.
Si je t’en parle, c’est pour te mettre en garde sur certains pièges à éviter quand tu es freelance et qui peuvent ruiner ta confiance en ton travail et ton estime de toi.
Promis, je vais essayer de faire des blagues pour que la lecture reste agréable :
Chapitre #1 - La mission à ne surtout pas accepter
En décembre 2021, je reçois un message sur Messenger d’un prospect qui a entendu parler de moi sur un groupe Facebook.
Il me contacte parce qu’il a besoin d’un copywriter pour rédiger la landing page d’un logiciel qu’il a créé.
Problème : je travaille déjà avec 2 clients et délègue 2 autres missions à des collègues copywriter. En parallèle de ça, j’écris pour la KopySchool que je viens de lancer, donc j’ai très peu de temps pour m’occuper d’un nouveau projet.
Mais le prospect me convainc que la mission est très simple, que les recherches d’avatar sont déjà faites et qu'il ne me reste plus qu’à écrire la page.
🚩 Erreur #1 : croire un prospect qui annonce qu’une mission est très simple. C’est à moi de le dire, lui n’en sait rien.
Je lui propose un appel pour discuter de son projet lors duquel j’en apprends plus sur son produit. Je trouve la mission intéressante, alors j’accepte et fais une proposition commerciale sur le champ.
(Si tu es abonné à l’édition Premium de la KopySchool : on en a parlé mercredi dernier. Tu sais que c’est une grosse erreur de ma part.)
🚩 Erreur #2 : annoncer un tarif d’entrée de jeu, sans prendre le temps de faire une vraie proposition commerciale.
Je dois aussi te préciser quelque chose d’important : mon client était un expert du copywriting.
S’il avait eu le temps, il aurait été capable de réaliser la page pour laquelle il me payait sans aucun problème.
C’est tout sauf un détail parce que le client le plus complexe à gérer en freelance, c’est celui qui comprend ton métier et peut te challenger sur des sujets très avancés.
Je ne compte pas ça comme une erreur parce que j’ai déjà travaillé avec d’autres copywriters sans que cela ne pose problème, mais garde le bien en tête pour la suite.
Chapitre #2 - Le process à ne surtout pas reproduire
Dès le premier appel, mon client me propose de travailler sur un Google Doc auquel il a accès pour suivre en temps réel mon avancée.
Selon lui, cela permet de fluidifier la communication et d’éviter de programmer des appels pour tout et n’importe quoi.
🚩 Erreur #3 : laisser le client définir le process de la mission. Si tu vendais des pizzas, laisserais-tu ton client t’expliquer comment cuire ta pâte ?
Rapidement, je me rends compte que ce process ne me va pas du tout.
Je me sens obligé de produire une copy parfaite du premier coup et je n’ose pas écrire n’importe quoi juste pour débloquer mon cerveau parce que mon client a accès à ce document.
Comme s’il était en permanence derrière mon épaule, prêt à m’interrompre au premier mot de travers.
Je laisse couler. Je me dis que je peux supporter ça les quelques semaines que va durer la mission, prendre mes 2000€ et partir.
🚩 Erreur #4 : penser que l’argent compense le stress. Ta tranquillité d’esprit vaut plus que n’importe quelle facture client.
Chapitre #3 - Ça commence à sentir mauvais cette affaire…
Tant bien que mal, la mission arrive à son terme.
Comme il avait accès au Google Doc, le client a énormément retravaillé ma copy sans jamais m’en informer ou me demander ma permission.
D’après lui, pour 2000€ la page était un peu courte.
(Visiblement les copywriters sont payés au mot ? J’étais pas au courant…)
Une fois que la page est mise en ligne, il me dit qu’au vu des retouches qu’il a apportées, le montant final de la mission sera de 1500€ et non 2000€.
Je suis fatigué, j’accepte.
🚩 Erreur #5 : laisser le client décider d’une modification du montant final de la mission.
Sinon, je peux arriver dans un restaurant 3 étoiles, commander un plat, refaire le dressage de l’assiette et dire qu’au vu de tout le travail que j’ai fait, je ne paierai que 50% de l’addition.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais le client a encore besoin de moi pour la landing page d’un autre logiciel à lui.
Là encore, la mission doit être très simple et le process de travail reste le même.
Je suis dans un mois plus calme niveau client, alors j’accepte sa proposition.
🚩 Erreur #6 : croire qu’un client avec qui tu as une mauvaise première impression va changer.
Cette deuxième mission est la raison pour laquelle je t’écris cet email. Elle mérite bien un chapitre à elle seule.
Chapitre #4 - Ok, là ça part vraiment en coui**e
Pour la première mission, le client m’avait ouvert un accès illimité à son logiciel pour que je comprenne comment il marche.
Utiliser le produit pour mieux savoir en parler me semblait important.
Problème : sur la seconde mission, il refuse de me donner l’accès à son produit malgré mes nombreuses demandes.
Je dois me contenter d’une vidéo de 15min dans laquelle il me présente l’interface du logiciel et puis c’est tout.
Évidemment, ce n'est pas suffisant pour faire de la bonne copy.
Résultat : mon texte n’est pas assez précis et ne correspond pas réellement à la solution proposée par mon client.
🚩 Erreur #7 : accepter de travailler dans des conditions qui t’empêchent de délivrer ton meilleur travail.
Mon client s’agace et il ne se gêne pas pour me le faire savoir :
Je reçois des captures d’écran du Google Doc sur lequel je travaille avec pour seul commentaire : “Non.”, “Désolé Sami, mais ça ne va pas” ou “Aïe…”.
Je comprends que la copy n’est pas à la hauteur de ses attentes, mais il ne me donne aucun conseil ou élément qui pourrait m’aider à l’améliorer.
J’ai l’impression qu’il sait exactement à quoi il veut que la page ressemble, mais ne sait pas comment me le dire.
Sauf que sans accès au produit, je suis incapable de faire mieux.
En plus de ça, la mission commence à m’angoisser et je ne prends plus aucun plaisir à travailler dessus.
Je bâcle presque mon travail en espérant que ça soit fini le plus vite possible.
1er retournement de situation : mon client m’annonce qu’il va reprendre la rédaction de la page à sa charge parce qu’il ne peut plus attendre.
Je suis soulagé et ne cherche pas à comprendre.
2e retournement de situation : nouveau message 3 jours après.
Sans raison, mon client me demande finalement de reprendre la rédaction de la page. J’essaie de comprendre pourquoi, mais il ne répond pas et me demande juste de poursuivre le travail.
Je suis lessivé par la mission, j’accepte en pensant pouvoir en venir à bout rapidement.
🚩 Erreur #8 : laisser le client décider qu’une mission est finie ou non. C’est l’expert qui indique quand son travail est terminé.
3e retournement de situation : nouveau message 7 jours plus tard.
À nouveau, le client me dit que “ça ne va toujours pas”, et qu’il irait plus vite tout seul.
À nouveau, je n’ai aucune explication sur ce qu’il aurait aimé que je corrige. J’ai l’impression qu’il s’attend à ce que je lise dans ses pensées pour comprendre ses attentes.
Je lui dis de finir la page seule et de me tenir au courant lorsqu’elle sera en ligne avant que l’on se mette d’accord pour le montant final de la mission.
C’était il y a 6 mois, et il ne m’a jamais recontacté.
Chapitre #5 - tout ça pour ça ?!
On fait les comptes ?
Au total, ce client m’a occupé de décembre à mars et m’a rapporté 2250€ de CA.
Mais si je m’arrêtais là, j’oublierais tout ce qu’il m’a coûté :
Des heures de travail où je ne prenais aucun plaisir…
Et que j’aurais pu allouer à un autre projet pour un autre client.
Un coup au moral à chaque nouveau message reçu…
Et au global, une perte de confiance complète en mes compétences.
Et le plus terrible :
Une angoisse permanente même en dehors des heures de travail.
Je me rappelle très bien partir en Normandie avec ma copine et avoir la boule au ventre sur l'autoroute parce que l’icône Messenger sur mon téléphone était accompagnée d’une pastille de notification…
Si je te parle de tout ça, c’est parce qu’en freelance on se sent très vite seul lorsque l’on a un problème avec un client.
Nos potes ne peuvent pas nous aider, nos proches tentent de nous rassurer, mais ne comprennent pas la vraie nature du problème et on a parfois peur d’en parler à d’autres freelances.
La meilleure manière de ne pas te retrouver dans cette situation, c’est de faire très attention aux différents red flags 🚩 qui annoncent son arrivée.
À ce propos : il existe une version alternative à cette histoire.
Une version dans laquelle je travaille quand même avec ce client, mais où la mission se déroule bien de A à Z.
Une version où je ne commets aucune des 8 erreurs dont je viens de te parler et où je dis au revoir à mon client avec la satisfaction du travail bien fait et un devis payé en intégralité.
Concrètement : j’ai rédigé une autre version de cet email dans laquelle je t’explique avec 6 mois de recul ce que j’aurais dû faire en détail à chaque étape pour éviter que la mission ne devienne mon pire souvenir professionnel de 2022.
Je te conseille vraiment d’y jeter un œil si tu ne veux pas un jour vivre le cauchemar que j’ai vécu.
La version alternative de cet email sera envoyée mercredi à 8h08 aux abonnés Premium de la KopySchool.
Tu peux les rejoindre en cliquant sur ce lien : https://kopyschool.xyz
Pour rappel, tu as 14 jours d’essai gratuit dès que tu t’inscris, et tu peux annuler ton abonnement à tout moment.
À très vite,
Sami
Je connais ça...
Non, en tant que freelance,
Mais en tant qu'employée !
Le patron toujours penché sur ton épaule,
Qui dit que ton boulot ne va pas,
Que tu bosses mal, pas assez vite
Et moins bien que lui !
On n'est pas devenu freelance pour ça ☹