Hello ! La forme ?
Bienvenue dans cette édition #22 de la Lettre des Athlépreneurs !
Plus qu’un mois avant le semi Barcelone ! J’ai hâte d’y être.
J’ai hâte d’être le matin de la course et de sentir le stress monter.
J’ai hâte d’être sur la ligne de départ avec des fourmis dans les jambes.
J’ai hâte d’être dans le dur au 18e km pour me retrouver face à moi-même.
Attends, attends.
Ça a pas l’air très fun tout ça non ?
Je vais participer à une course, pourtant on dirait que je me prépare à débarquer sur les plages de Normandie.
D’ailleurs, t’as jamais remarqué qu’on “joue” au foot, au tennis, au basket… Mais qu’on “fait” de la course à pied ?
Courir, c’est pas un jeu : c’est sérieux.
Et si on changeait ça ?
Tu adores déjà courir
90% des gens que je rencontre me disent qu’ils n’aiment pas courir.
Mais en général, ce qu’ils veulent dire c’est : “je n’aime pas être essoufflé en courant tout seul dans la rue.”
Et c’est normal ! Personne n’aime ça.
Mais tout le monde aime courir.
Regarde une cour de récréation : les enfants jouent à chat, à l’épervier, au foot…
Ils passent leur temps à courir ! Et ils adorent ça.
Le premier truc qu’ils ont envie de faire quand l’heure de la récré sonne, c’est de sortir de la classe pour aller courir dans la cour.
Quand tu étais enfant, tu jouais à la course à pied.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ?
Quand le plaisir se perd
Quand tu joues à l’épervier, tu n’as pas l’impression de courir : tu essaies juste d’atteindre le mur d’en face sans te faire attraper.
Quand tu joues à chat, tu n’as pas l’impression de courir : tu essaies d’échapper au chat.
Et puis les cours d’EPS débarquent et le fun disparaît.
J’en ai déjà beaucoup parlé dans d’autres contenus, mais je trouve que les cours d’EPS font un travail formidable pour dégoûter les élèves de la course à pied.
À partir du collège, tu ne joues plus à la course : tu cours.
Tu fais des tours de stade. Tu fais des 3x500m. Tu pousses l’effort jusqu’à tomber par terre.
À ça, les profs d’EPS me disent que “c’est la meilleure manière d’évaluer les élèves”.
Ah bon ?
Et la course d’orientation ? Les courses en relais ? La course nature ?
Je me souviens d’un exercice imaginé par notre prof de sport en 5e :
On formait des équipes de 4 et l’on courait autour du lac des Buttes-Chaumont, à Paris.
À chaque tour de lac réalisé, on marque un point pour l’équipe.
À la fin de l’heure, l’équipe avec le plus de points gagne.
C’est basique, mais ça suffit pour remettre un peu de fun dans la course.
En fait, on pourrait continuer à jouer à la course à pied pendant l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte.
On a juste choisi de ne pas le faire.
Résultat : à la fin de la terminale, tu es heureux de ne plus être obligé de courir.
Ce même truc que tu faisais par plaisir à la récréation quand tu avais 8 ans ?
Tu en es maintenant dégoûté.
Comment retrouver le plaisir de courir
Pour beaucoup, l’histoire avec la course à pied s’arrête là.
Tu passes le bac et tu ne cours plus jamais.
Parfois, tu te décides à faire un footing le dimanche matin pour perdre un peu de poids…
Mais c’est la catastrophe.
Comme tu as grandi en apprenant que courir = souffrance et absence de plaisir, tu y vas trop fort. Trop vite. Trop longtemps.
Et surprise ! Tu détestes.
Ce qui renforce ta croyance que tu n’aimes pas courir.
Tu abandonnes définitivement et tu passes le reste de ta vie à te raconter que tu n’es pas fait pour courir.
“Pas fait pour courir”.
T’es quoi, un dauphin ? Un dindon ?
L’espèce humaine est littéralement faite pour courir.
De plus en plus d’études soupçonnent que certains éléments de notre anatomie sont apparus spécifiquement pour nous permettre de courir plus longtemps.
(Pour chasser plus longtemps, aller chercher de la nourriture plus loin, etc. Regarde cet article si ça t’intéresse.)
Les tendons d’Achille par exemple te servent de ressort pour courir efficacement.
T’as déjà vu les tendons d’Achille d’un dindon ? Non !
Pourquoi ? Parce qu’ils sont pas faits pour courir. Contrairement à nous.
Nous sommes tous fait pour courir.
C’est juste qu’en grandissant, on t’a fait croire que tu étais nul. Que tu devais souffrir pour y arriver. Que tu n’aimais pas ça.
Alors c’est quoi la solution ?
Comment on fait pour retrouver le même plaisir qu’un enfant qui court pour échapper au chat dans la cour de récréation ?
Comment on fait pour jouer à la course ?
C’est à toi de le découvrir :
L’EPS t’a fait croire que tu devais forcément courir :
Seul
Sur un stade
Jusqu’à l’épuisement
Mais tu peux aussi courir :
En forêt
En montagne
Sur le sable
En ville
Si tu n’aimes pas être seul, tu peux :
Rejoindre un groupe de coureurs
T’inscrire en club d’athlétisme
T’inscrire en club de trail
Si tu t’ennuies en courant, tu peux courir 30 minutes.
Si tu n’aimes pas être essoufflé, tu peux courir très lentement en alternant marche et course.
Si tu n’aimes pas les sports individuels, tu peux faire un Ekiden (marathon couru en relais de 6).
Si tu n’aimes pas les footings, tu peux te créer tes propres séances de fractionné et les faire dans un parc.
On t’a fait croire qu’il y avait des règles. Il n’y en a aucune.
Tu peux courir comme tu veux, où tu veux.
C’est peut-être le sport où tu es le plus libre de t’entraîner comme tu le souhaites.
Profites de cette liberté. Essaie des choses, découvre ce que tu aimes.
Il y a autant de manières de courir que de coureurs. Trouve celle qui te donne l’impression de “jouer” à la course à pied.
Mon jeu préféré, c’est de courir vite et d’essayer de battre mes records.
À toi de créer la tienne.
Bouge bien, bosse dur,
À la semaine prochaine !