Je t’écris cette newsletter installé dans un Starbucks à Hambourg 🇩🇪
Bonne nouvelle : j’ai repris la course à pied après 2 semaines et demie d’arrêt !
Enfin “course”, c’est un grand mot : j’alterne marche et course pendant maximum 30 minutes.
Ça faisait 1 an et demi que je m’étais pas blessé et j’avais oublié la frustration et toutes les émotions négatives que ça pouvait générer.
Mais en y réfléchissant bien ces dernières semaines (j’avais que ça à faire tu me diras), j’ai réalisé quelque chose d’assez paradoxal :
La frustration est un sentiment plutôt positif.
Que ce soit dans le sport comme dans le business, ça peut devenir un moteur si tu sais comment l’utiliser.
On en parle ?
T’es frustré ? C’est normal.
Si tu dis à quelqu’un qu’il est frustré, il y a peu de chances qu’il te dise merci.
Parce qu’en général, on associe la frustration à une personnalité :
aigrie
cynique
potentiellement violente.
Pas trop le genre de qualités que t’as envie de mettre sur ton profil Tinder.
Et même sans pousser jusqu’à de tels extrêmes, dire que t’es frustré, ça rentre pas dans l’identité du parfait petit entrepreneur.
L’entrepreneur modèle rencontre des difficultés, mais il adopte un “growth mindset”.
Plutôt que de se frustrer, il affronte l’obstacle et il trouve des solutions pour avancer.
Idem dans le sport.
T’as pas envie de voir Mbappé se frustrer et mettre des tacles à la gorge parce qu’il a raté une occasion de but : tu veux qu’il redouble d’efforts pour la mettre au fond la prochaine fois.
Ok, ça c’est en théorie. Mais en pratique : on ressent tous de la frustration.
Je suis frustré lorsque je suis blessé et que je ne peux pas m’entraîner comme j’aimerais.
Tu es frustré parce que ton business ne progresse pas assez vite à ton goût.
Mbappé est frustré s’il gâche une super occasion de but.
C’est aussi humain que la colère ou la tristesse et je crois pas que vouloir renier ses émotions ou se sentir coupable de les ressentir soit une bonne solution de manière générale.
Le problème, c’est pas la frustration : c’est la manière dont tu y réponds.
Et comme face à n’importe quel sentiment, c’est toi qui contrôle la réaction que tu adoptes.
T’es frustré ? Tant mieux.
(Précision pour la suite : tout ce que je dis n’est pas forcément valable en dehors du sport et du business.)
La frustration naît presque toujours d’un décalage entre tes attentes et la situation réelle.
Dans mon cas, j’ai de grosses ambitions en course à pied et pour l’instant mon niveau réel n’est pas à la hauteur de celles-ci.
Après une course, je passe en général par 3 phases successives :
L’euphorie d’avoir amélioré mon record
L’acceptation où je commence à relativiser mon chrono
La frustration où je réalise que je suis encore très loin du niveau que je vise et que mon chrono n’a rien d’exceptionnel en comparaison.
Les 2 premières phrases durent max 2 semaines. La frustration dure jusqu’à la course suivante, soit plusieurs mois.
Mais sauf que j’ai remarqué dans le même temps que :
Pendant la phase d’euphorie et d’acceptation, j’ai pas trop envie de courir et je me contente de suivre le plan sans être tellement excité à l’idée de m’entraîner.
Pendant la phase de frustration, je suis ultra-motivé à l’idée de travailler pour faire mieux la prochaine fois.
Plus je suis insatisfait, plus je suis motivé. Plus j’ai l’impression d’avoir atteint mes objectifs, moins j’ai envie d’en faire.
Et c’est exactement la même chose dans le business :
Sur LinkedIn, il y a ce chiffre magique des 10.000€ par mois.
C’est le pallier que tous les solopreneurs visent et qui crée beaucoup de frustration tant qu’il n’est pas atteint.
Mais qu’est-ce qu’il se passe quand quelqu’un fait 10.000€ pour la première fois ?
Il ferme sa boîte ? Non, il est content 2 semaines puis il se met un nouvel objectif en tête.
Maintenant, sa cible c’est plus 10.000 mais 30.000. Et tant qu’il aura pas atteint ce pallier, il sera frustré… Exactement comme avant.
Tu peux trouver cette quête du “toujours plus” malsaine.
Mais ce qui est malsain, c’est de croire qu’une fois que tu atteins un certain niveau, ta frustration disparait.`
“Une fois que je serai millionnaire, je serai heureux et ça sera assez.”
Sauf que notre cerveau ne fonctionne pas comme ça. Si tu comptes sur un événement futur pour être heureux, t’as de bonnes chances de ne jamais vraiment l’être.
La frustration ne disparaît pas. Elle n’est pas un ennemi. Elle fait partie du jeu.
Et c’est seulement une fois que tu acceptes cette réalité que tu peux en faire une force.
T’es frustré ? Voilà mon conseil :
Si tu as encore du mal à accepter et utiliser ta frustration, je t’ai préparé une masterclass sur le sujet.
Tu peux la commander pour seulement 997€ au lieu de…
Ok, c’est totalement faux.
Tout ce que je peux faire, c’est te donner les pistes mais il n’y a pas UNE méthode pour bien utiliser la frustration comme source de motivation saine.
À titre personnel, ce qui m’aide le plus c’est de trouver du plaisir dans le processus et pas seulement dans le résultat.
Je tire de la fierté à voir le dimanche soir que j’ai réalisé une grosse semaine d’entraînement.
Je tire de la fierté à voir que je suis un entrepreneur plus compétent qu’il y a 6 mois.
Quand tu tires de la satisfaction dans le process, tu ne comptes pas sur le futur pour être épanoui.
Tu en veux plus, mais tu apprécies le chemin qui y mène.
Parce que le truc, c’est que même avec toute la bonne volonté du monde, tu n’as aucune garantie d’atteindre les objectifs que tu as en tête.
Peut-être que tu vas te faire écraser par un semi-remorque demain matin et que tu ne pourras jamais devenir millionnaire.
Peut-être que j’ai des limites physiologiques qui m’empêcheront de courir les chronos que je veux atteindre.
Peut-être que l’IA va tous nous transformer en esclaves d'ici à 10 ans et que tous nos rêves actuels n’auront plus aucune chance de se réaliser.
On a aucune certitude sur tout ça. Donc autant trouver du plaisir dans le process au quotidien.
C’est la seule chose à faire.
Bouge bien, bosse dur et reste frustré.
À la semaine prochaine !