Hello ! La forme ?
Bienvenue dans cette édition #21 de la Lettre des Athlépreneurs !
Je suis complètement malade à l’heure où je t’écris cette newsletter.
Je t’épargne les détails… Mais c’est pas joli-joli.
Alors plutôt que de t’infliger 1500 mots sortis de mon cerveau ramolli, je te renvoie une ancienne édition de La Lettre des Athlépreneurs que tu n’as peut-être pas lu.
Je te retrouve la semaine prochaine en meilleure forme.
Bonne lecture ! Moi, je retourne dans mon lit 🛌
Le chiffre d’affaires, c’est surcoté :
Dans le sport comme dans le business, on est obsédés par le résultat.
Le CA du mois dernier
Le nombre de ventes du dernier lancement
Le chrono sur ta dernière compétition
Ton classement au tennis
Et si tu as un esprit de compétition comme moi, c’est pas un problème.
J’adore courir, mais s’il n’y avait pas une compétition en bout de ligne, sans doute que je me donnerais pas autant de mal à l’entraînement.
Mais le problème, c’est que le chrono, le classement ou le CA, c’est une mesure très imparfaite.
C’est une photographie de ton niveau sur le moment, mais ça ne mesure absolument pas ta progression.
Sauf que ta progression sur les 3 derniers mois compte bien plus que ton CA cumulé des 3 derniers mois :
J’ai beaucoup plus d’admiration pour quelqu’un qui est passé d’1h à 40mn au 10km que pour quelqu’un qui le court en 35 minutes depuis 5 ans.
Idem dans le business, je préfère entendre l’histoire d’un entrepreneur qui est passé de 0 à 100k que celle de quelqu’un qui fait 1 million tous les ans depuis 5 ans.
Ou pour le dire simplement :
Croissante impressionnante > Résultat impressionnant.
Pourquoi nous sommes obsédés par la mesure de nos résultats ?
(Note : c’est dingue à quel point tout ça sonnerait mieux en anglais. ‘Outcome vs Growth’, c’est la classe non ?)
Je vais pas faire mon boomer et dire “c’est la faute des réseaux sociaux !”…
Mais c’est quand même un peu la faute de la culture des réseaux sociaux, sorry.
Quel contenu marche le mieux sur Instagram :
Une vidéo d’un gars qui soulève 250kgs à la muscu
Une vidéo d’un autre gars qui soulève 80kgs
Évidemment, c’est la première vidéo qui va cartonner. Parce que c’est impressionnant et que ça incarne un modèle de réussite auquel les débutants ont envie de ressembler.
Sauf que ce que la vidéo ne dit pas c’est que :
Le premier gars se tue à la salle de sport depuis 10 ans et soulève 250kgs “sans forcer”.
Le deuxième gars a commencé la musculation il y a 6 semaines et vient d’exploser son record.
Dans l’absolu, soulever 300 kilos c’est plus impressionnant que d’en soulever 80.
Mais relativement au niveau de chacun, la seconde performance est plus remarquable.
Tu saisis la nuance ? Cool.
Sauf que sur les réseaux sociaux, y’a pas de nuance.
Tu le sais très bien si tu crées du contenu : dès que tu commences à être un peu trop “gris”, tu perds tout le monde.
Plus tu es “tout noir” ou “tout blanc”, plus ça marche.
“Je fais 500.000€ par mois” est une meilleure accroche que :
“Je fais 5000€ par mois”, qui est ENCORE une meilleure accroche que :
“Je fais 500.000€ par mois depuis 5 ans, sauf que mes coûts ont triplé, que je ne dégage presque plus aucune marge et que je ne sais pas comment refaire de la croissance.”
Moins c’est nuancé, mieux ça marche. Et c’est pour ça qu’on finit par s’obséder pour les résultats quitte à délaisser la progression.
Sauf qu’à terme, ça peut complètement te saboter :
Les 3 dangers de la culture du résultat :
Insatisfaction permanente :
Si tu es obsédé par tes résultats, tu vas naturellement vouloir les comparer à ceux de ton entourage (entourage physique ou en ligne).
Quel est le CA de tes concurrents, quel est le classement de ton meilleur pote, quel est le chrono des autres membres du club, etc.
Et spoiler : il y aura toujours quelqu’un de meilleur.
Généralement, la satisfaction de faire ton premier mois à 4000€ part dès que tu t’aperçois qu’il y a des centaines de personnes qui font 2 fois, 20 fois voire 200 fois mieux que toi, sur le même marché.
Idem dans le sport, je suis content de mon chrono sur une course jusqu’à ce que j’ouvre Strava et que je vois des tas de coureurs qui ont été plus vite.
Peut-être qu’en comparant ma progression à celle des autres coureurs, je verrais que je suis une meilleure trajectoire qu’eux.
Mais Strava me montre seulement leur performance le jour J, et c’est à ça que je me compare.
Démotivation :
Plus tu compares tes résultats, plus tu te persuades que “je serai satisfait seulement quand j’aurai atteint CE niveau de performance”.
Sauf que tu te rends pas compte que tu es à des mois voire des années d’y arriver.
Et chaque jour qui passe où tu n’es pas encore au niveau que tu veux atteindre, tu es frustré.
Pour certains (comme moi) cette frustration est une source de motivation.
Pour d’autres, c’est tout l’inverse et ça finit par les démotiver au point d’abandonner.
Jack Butcher exprime ça très bien dans ce graphique :
(Le graphique n’est pas parfait parce que la courbe de progression ne devrait pas être toute plate au départ, mais l’idée est là.)
Baisse de ton estime personnelle :
Si tu es obsédé par les résultats, tu vas avoir tendance à minimiser l’importance des progrès que tu fais.
Oui tu es passé de 500 à 1000 followers ce mois-ci, mais c’est nul en comparaison avec Untel qui en a 25.000.
Oui tu as gagné 5 minutes au 10 kilomètres, mais au final tu es toujours 10 minutes plus lent que ce gars que tu suis sur Strava.
C’est de loin l’effet néfaste le plus facile à repérer chez quelqu’un :
Sans que tu lui demandes, il commence à minimiser ses résultats, voire presque à s’excuser.
Ok mais alors, c’est quoi la solution ?
J’ai pas la prétention de croire que je peux changer la société dans son ensemble.
Mais le simple fait de prendre conscience du fait que t’es sans doute un poil trop focus sur les résultats et pas assez sur la progression, c’est un bon premier pas.
Personnellement, je sais que ça m’aide beaucoup :
Quand je vois que mes pensées partent vers : “Putain, ce gars est beaucoup plus rapide que moi, je suis nul en comparaison”…
Je me force à switcher vers “Ok mais il court depuis 5 ans de plus que moi en fait ! Et si je reviens 1 an en arrière, j’ai fait d’énormes progrès donc je suis sur le bon chemin.”
C’est pas facile et je tombe encore dans le piège de la comparaison, mais plus tu t’obliges à faire cette gymnastique mentale, plus ça devient automatique.
Voilà c’est tout pour cette semaine !
Bouge bien, bosse dur.
À la semaine prochaine !