Monter l'Everest, pourquoi faire ?
Et la Coupe du Monde dont vous n'aviez pas entendu parler
Je sais, ça fait longtemps. Mais vous permettez que je mette ça sur le dos de mon déménagement outre-Atlantique ?
Quoiqu’il en soit : je suis enfin prêt à reprendre un rythme de publication normal, ici comme sur YouTube.
3 infos intéressantes pour finir la semaine :
⚽ Il y a une Coupe du Monde cet été, vous n’étiez pas au courant ?
Oui, la première édition de la Coupe du Monde des Clubs à 32 équipes aura lieu cet été… Même si personne n’en veut.
À quelques mois de l’événement, la FIFA peine encore à trouver des diffuseurs et des annonceurs intéressés. Et ça ne me surprend pas.
Depuis le début, ce tournoi n’a aucun sens :
Pourquoi rajouter un énième tournoi dans des saisons déjà surchargées ?
D’août à juin, vous pouvez regarder entre 1 et 3 matchs de football par jour, presque tous les jours.
C’est épuisant pour les spectateurs, et surtout pour les joueurs qui s’en plaignent de plus en plus ouvertement.
Le Monde a besoin de pleins de nouvelles initiatives, mais certainement pas d’une nouvelle Coupe du Monde des clubs.
🎮 Les Jeux Olympiques se tournent de plus en plus vers l’eSport.
Je cite la vice-présidente du CIO :
“En 2021, 800 millions de personnes regardaient de l’eSport. En 2025, ce sera 1.5 milliards. Et ce ne sont que des jeunes. On ne peut ignorer ces chiffres. […] Si on veut rester présents dans le vie des jeunes, on doit aller là où ils vont. Afin d’être prêts pour demain, on doit se tourner vers l’eSport.”
Hmm… Je suis mitigé.
Est-ce que le CIO doit faire des efforts pour toucher un public plus jeune ? Bien sûr. Aujourd’hui plus que jamais, c’est important de donner le goût du sport, d’être dehors, d’être actif et les Jeux Olympiques ont ce pouvoir.
Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que voir l’eSport un jour aux Jeux me dérangerait.
On y est pas encore, mais le CIO tâte le terrain avec une première édition des Jeux e-Sports prévue en Arabie Saoudite l’année prochaine.
En attendant une fusion avec les Jeux Olympiques classiques ? Peut-être. En tout cas, je suis sûr que l’idée traine quelque part dans les dossiers du CIO.
🎾 Qui veut sauver le tennis ?
L’histoire est simple : d’un côté, le padel. Un sport simple, ludique, avec des infrastructures pas chères à monter et qui reçoit des investissements de tous les côtés (même Pierre Gasly s’y met).
De l’autre, le tennis. Un sport dur à prendre en main, lent, avec des infrastructures moins rentables et dont le public commence à se désintéresser.
Même si je suis de nature optimiste, j’avoue que le futur du tennis me fait peur.
Parce que son format ne correspond plus à ce que cherche le public d’aujourd’hui.
Parce que ses instances n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la moindre évolution.
Parce que les seules nouveautés sont apportées par des tournois d’exhibition qui surchargent le calendrier.
Et le pire ? C’est que j’aurais pu écrire ces 11 lignes à la virgule près il y a 4 ans, tout était déjà vrai… Et pourtant, rien ne change.
Fallait-il monter l’Everest ?
Avec (un peu) de retard, j’ai regardé le documentaire d’Inoxtag sur l’ascension de l’Everest.
Je n’avais jamais regardé la moindre de ses vidéos et je m’étais préservé de toutes les critiques/louanges faites au film depuis sa sortie.
Autrement dit, je m’y suis plongé avec un oeil parfaitement neutre… Et j’ai adoré.
Le documentaire n’est pas parfait, et je pense que si vous voulez juste voir un beau reportage sur la Haute Montagne, vous trouverez mieux ailleurs.
Mais qu’un créateur suivi par l’immense majorité de la jeunesse française décide de mettre en péril sa carrière pour gravir l’Everest… Je trouve ça à la fois absurde et magnifique.
Absurde, parce qu’Inox n’avait pas besoin de l’Everest dans sa carrière, et que l’Everest n’avait pas besoin de plus d’alpinistes sur ses pentes.
Magnifique, parce qu’on ne peut que saluer la prise de risque et le courage dont il fait preuve. Magnifique aussi parce qu’en 2h20, j’ai eu l’impression de voir un gars passer de l’enfance à l’âge adulte sous mes yeux.
Alors oui, ce film est pleins de contradictions.
D’un côté, Inox met en avant tous les problèmes liés par la surexploitation de l’Everest… Mais de l’autre, sa venue ne fait qu’aggraver tous ces problèmes.
D’un côté, son incitation à la déconnexion est plus que louable… Mais de l’autre, c’est son ultra-connexion depuis son enfance qui lui a permis de monter en haut de l’Everest.
On pourrait s’amuser à lister toutes les contradictions et tout ce qui ne va pas dans ce film pendant longtemps.
Ou bien, on pourrait reconnaître que vous comme moi, nous sommes bourrés de contradictions et que l’on fait juste au mieux pour vivre avec.
On pourrait reconnaître que c’est une fierté d’avoir un créateur aussi talentueux qu’Inox en France.
On pourrait reconnaître que même s’il est un peu surfait, le message de dépassement et d’accomplissement personnel transmis par le docu est ultra-positif.
Je ne sais pas s’il fallait monter l’Everest pour ça. Mais il l’a fait et avec la manière.
Chapeau 🎩